Le réveil

Publié le par Maï Lys

Le réveil

Le réveil

Six heures. J'ouvre les yeux englués de sommeil, puis les referme jusqu'à ce que le braillement du coq électronique me rappelle à l'ordre. Lovée au cœur des mes draps chauds, je feinte, je snooze, j'ignore le chant de la mort jusqu'à me mettre en danger. Or, comme à chaque fois, je ploie devant la sonnerie ennemie. Le temps de jeter un regard haineux vers ce foutu smartphone, je m'expatrie hors de mon lit.

Je ne suis pas une lève-tôt et ne le serai certainement jamais, bien que je fasse des efforts ces derniers temps et particulièrement le week-end. Partisane des grasses matinées (les vraies, celles qui s'étalent sur des heures entières) et des siestes (alternatives précieuses en cas de nuit trop courte), je voue un culte sans bornes à Morphée. Je pourrai dormir n'importe où, même sur les toilettes d'un train (dossier archivé, ndlr). Parce que même si on me taxe de feignasse, de marmotte et autres mignons quolibets, dormir reste un des derniers plaisirs sur Terre à être sain et gratuit.

Pour ma défense, il paraît que certaines personnes ont besoin de plus de sommeil que la normale. Je dois donc avoir le même système immunitaire qu'un enfant de huit ans. Douze heures serait le minimum syndical. Or, en moyenne, c'est du six heures la semaine et de gros extra le week-end (quand je le peux), sans compter les micro siestes dans les transports en communs. Du coup, c'est toujours vers mon lit que mes pensées convergent. Une véritable obsession...

Autant vous dire que l'automne et l'hiver sont mes saisons favorites. La pluie, la grisaille, les feuilles jonchant le sol, la nostalgie des jours heureux, les gueules mornes et sans ambition, tout devient prétexte à rester sous la couette. Si ça ne tenait qu'à moi, à défaut d'autoriser les gens à hiberner, je permettrai à qui de droit d'emporter sa bouillotte, son plaid et son oreiller. Y'a pas que les enfants qui sont paumés sans leur doudou d'abord !

Mais je m'égare... Le réveil est donc cette étape douloureuse où je passe d'un rôle de super-woman-mi-elfe-mi-dragon-super-badass-qui-bute-tout au stade primitif de l'Homme. La tronche en vrac, les cheveux hirsutes, les cernes coquards, je tiens plus de l'ours mal léché que de la princesse au bois dormant. Dès que je m'arrache (c'est un déracinement total) de mon lit, je sais d'avance que la suite sera dictée par un radar interne. Mon corps va alors se mettre en branle en ingurgitant un café, puis va se diriger vers la salle de bain pour un ravalement de façade complet (et le lissage de frange très essentiel), va vérifier trois fois si le gaz est coupé et si la porte est bien fermée, puis se dirigera au dehors vers l'arrêt de bus. Et je n'émergerai que deux heures plus tard.

Voici donc l'un des grands drames de ma vie. Peut être qu'un jour, je trouverai ça chiant de dormir. Mais en attendant, ça me fixe un but et quel plaisir, tous les soirs, de retrouver le cocon doux de mon refuge. Comme disait mon cher Walt Disney : « Si nous avons le courage de les poursuivre, tous les rêves deviennent réalité. »

« Alors ma chère, fraîche comme la rose ? »

Mon c**. C'est inscrit sur ma gueule : je suis fatiguée.

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G
Si tu continues, tu vas pouvoir publier un chouette bouquin !<br /> Bisous ma grande !
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